23/11
Un bug chez SFR responsable de la radiation de dizaines de milliers de chômeurs
C’est un bug assez incroyable qui est arrivé chez SFR, annonce ce soir Pôle Emploi, puisqu’il a été responsable de la radiation de plusieurs dizaines de milliers de chômeurs au mois d’aout. L’opérateur SFR a en effet rencontré une grave défaillance dans l’acheminement d’une partie des messages de relance (SMS et messages vocaux) aux demandeurs d’emploi lors de la campagne d’actualisation du mois d’août.
Ces messages sont adressés chaque mois 5 jours avant la clôture de la campagne d’actualisation aux demandeurs d’emploi qui n’ont pas encore effectué leurs obligations de déclaration.
Pôle emploi déplore cet incident et indique qu’il « présente ses excuses aux demandeurs d’emploi concernés et s’assure que cet incident n’a pas de conséquences pour eux notamment quant à leur indemnisation. Toutes les mesures seront mises en œuvre pour garantir que les prochaines relances assurées par SFR lors de la campagne d’actualisation au titre du mois de septembre se passent dans les meilleures conditions. »
Pole emploi précise que ce dysfonctionnement est de nature à expliquer l’ampleur de la hausse du nombre de sorties pour cessation d’inscription pour défaut d’actualisation au titre du mois d’août 2013. Cet incident a ainsi contribué à la diminution du nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en août 2013.
Au regard des comportements d’actualisation observés dans le passé, Pole Emploi estime que l’impact à la baisse de ce dysfonctionnement sur le nombre d’inscrits en catégories ABC est compris dans une fourchette de 32 000 à 41 000, dont 21 000 à 28 000 en catégorie A. Ainsi, en l’absence de ce dysfonctionnement, on peut estimer que le nombre de demandeurs d’emploi en catégories ABC aurait connu en août 2013 une diminution comprise entre 22 000 et 31 000 (soit entre -0,4 % et -0,6 %) ; pour la catégorie A, la diminution aurait été comprise entre 22 000 et 29 000 (soit entre -0,7 % et -0,9 %).
Interrogé par Le Monde, SFR refuse d’endosser la responsabilité de la défaillance et indique avoir une obligation d’envoi des SMS, mais pas de délivrance. Il confirme cependant qu’il y a bien eu un bug technique mi-septembre, "mais qui n’a été rapporté par Pôle emploi qu’en fin de semaine dernière ". L’opérateur se défend par ailleurs en expliquant : "Nous fournissons une plateforme classique d’envoi de SMS, sur laquelle [Pôle emploi] a la main. S’il y a un problème, c’est à eux de nous prévenir et nous le réparons tout de suite." "60 milliards de SMS circulent chaque année sur notre réseau, nous n’avons pas vraiment le temps d’en surveiller 30 000."