23/11
Bisbille entre Free Mobile et Le Point autour des mesures de la couverture réseau
On pensait la polémique autour de la couverture réseau de Free Mobile terminée, mais elle est repartie mercredi avec un article publié Le Point. Ce dernier affirmait que « Free a profité du soutien inconditionnel de l’Arcep, le gendarme des télécoms, pour ne pas être trop durement évalué sur ses engagements de couverture (qui ont, sur le papier, été respectés). »
Free a immédiatement réagi en demandant un droit de réponse au Point. Cyril Poidatz, le Président de Free Mobile, y explique que Free n’a pas été privilégié par l’ARCEP : « Free Mobile n’a bénéficié d’aucun traitement privilégié et rappelle que ses obligations de couverture ont été contrôlées par l’Arcep à deux reprises, en décembre 2011 et en février 2012 selon les mêmes modalités que pour les opérateurs historiques, et une troisième fois par l’Agence nationale des fréquences en mai 2012 à la demande du ministre de l’Industrie."
Une réponse qui n’a pas fait changé d’avis Le Point puisque ce dernier a répondu en indiquant « l’Arcep ne vérifiait "que" l’existence du réseau, mais pas sa capacité à traiter les échanges de données (voir le premier et le second communiqué de l’Arcep). Pour un opérateur historique, cela suffit, mais pour un nouvel entrant comme Free, qui dispose d’une "roue de secours" grâce à un accord d’itinérance avec Orange, le test était incomplet. »
Bien sûr, un tel point de vue peut se défendre, puisque même si Free couvrait 27% de la, population en janvier (et 37,3% au 1er juillet), comme lui imposait sa licence, cela ne veux pas dire que 27% des communications passaient par le réseau de Free. Le téléphone accroche en effet plus facilement le réseau Orange,ce dernier étant nettement plus dense. Et ce, même si une antenne Free Mobile est à proximité.
Mais pour autant, comment parler de privilège ? Free a respecté ses obligations de couverture, qui étaient inscrites dans sa licence, et celles-ci ont même été mesurées à 3 reprises, par deux organismes différents. Et les mesures ont été réalisées exactement de la même façon que pour les autres opérateurs. Le Point semble donc estimer que les règles auraient du changer en cours de route, spécifiquement pour Free Mobile. Il n’y a pas d’étude à ce sujet, mais si 27% du trafic devait passer par le réseau propre de Free, l’opérateur aurait du déployer 2 voire 3 fois plus d’antennes que ce que prévoyait sa licence. Les autres opérateurs n’ont eu, eux, qu’à respecter le taux de couverture qui leur était imposé, pourquoi cela aurait-t-il était différent pour Free Mobile, et en quoi est-ce un privilège d’avoir été traité comme les autres ? Rappelons par ailleurs que Free a bien respecté ses engagements de couverture, alors que ça n’a pas souvent été le cas pour les autres opérateurs. L’ARCEP leur a d’ailleurs laissé un délai supplémentaire pour qu’ils respectent leurs engagements, sans les sanctionner. Free Mobile, lui, n’a pas eu besoin de ce privilège accordé par l’ARCEP aux autres opérateurs.