Bilan de la réflexion sur la « téléréalité » : les préconisations du CSA
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel avait décidé d’engager une réflexion concertée avec des professionnels de l’audiovisuel et des représentants de la société civile sur les émissions dites « de téléréalité ».
La Commission de réflexion sur l’évolution des programmes, co-présidée par Mmes Françoise Laborde et Francine Mariani-Ducray, a réalisé entre mars et juillet 2011 un cycle de 24 auditions, afin de répondre aux interrogations qu’elles soulèvent auprès du public.
Ainsi, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel souhaite renforcer la protection des jeunes et des participants (prudence dans le recrutement). Le CSA demande qu’un accompagnement des participants soit effectué avant et après la participation aux émissions de téléréalité. Les programmes de téléréalités seront interdits aux moins de 10 ans (pictogramme)…
Au terme du cycle d’auditions, il est apparu nécessaire au Conseil de :
renforcer la protection déjà existante des deux catégories de personnes particulièrement sensibles aux risques que peuvent présenter les émissions dites de « téléréalité » : les jeunes et les participants. À cette fin, il appelle les producteurs et les chaînes d’une part, les adultes responsables d’enfants d’autre part, à davantage de responsabilité et de vigilance ;
concernant la protection des participants, il appelle à la plus grande prudence dans le recrutement des candidats aux émissions fondées sur le principe de l’enfermement, particulièrement des personnes jeunes ou potentiellement fragiles ;
il demande que les participants bénéficient d’un accompagnement personnalisé et effectif sur les plans médical et psychologique, avant, pendant et plusieurs mois après le tournage, et que ce suivi soit mentionné dans le règlement de l’émission ;
il rappelle que les participants ne doivent en aucun cas être placés dans des situations dégradantes ;
il leur demande que les contrats des participants indiquent que ceux-ci sont fondés à saisir le Conseil sur des questions relevant de sa compétence ;
afin de protéger davantage le jeune public, le Conseil appelle producteurs et éditeurs à réfléchir sur leur responsabilité sociale et éthique concernant les valeurs que véhiculent ces programmes. Il les encourage à afficher le pictogramme « -10 ans » sur toute la durée des programmes dits « de téléréalité » qui sont assortis de la signalétique de catégorie II ;
il appelle producteurs et éditeurs à porter à la connaissance du public des renseignements relatifs aux modalités de réalisation des émissions (conditions de tournage, sélection des participants…) ;
il incite par ailleurs les adultes responsables d’enfants à davantage de vigilance et de dialogue sur les usages de visionnage du jeune public et sur les contenus des programmes qu’ils regardent à la télévision et qu’ils suivent aussi sur internet. Il appelle particulièrement leur attention sur certains risques liés à la forte mobilisation des jeunes sur internet (notamment sur les espaces communautaires) autour de certains programmes dont les mécanismes (élimination progressive, candidats « bouc-émissaires ») sont susceptibles d’accompagner la montée de phénomènes alarmants chez les jeunes comme le harcèlement ;
enfin, le Conseil propose aux différentes parties qui le souhaitent de les réunir afin de favoriser le dialogue et la concertation.