L’AFDEL s’inquiète de l’impact du retard du très haut débit en France sur le Cloud Computing
Suite à la publication du rapport parlementaire du sénateur de l’Eure Hervé Maurey, l’Association Française des Editeurs de Logiciels (AFDEL) s’inquiète du retard de la France dans le développement de la couverture Très Haut Débit. Elle souligne les risques de décrochage du pays en matière de compétitivité et d’attractivité numérique à l’heure du développement de l’informatique en nuage et du besoin d’une infrastructure de qualité.
L’AFDEL s’inquiète notamment du risque que ce retard fait peser sur le développement de la filière Logiciel et en particulier du Cloud computing en France, dont l’avenir est conditionné par la mise en place d’une infrastructure numérique de très haute qualité. Avec une multiplication par 69 en 10 ans du volume des données informatiques échangées (IDC), les nouveaux usages numériques, qui reposent sur le logiciel, ne pourront se développer sans une infrastructure adaptée. Les éditeurs de logiciels dont le business model évolue progressivement vers le mode Software as a Service (SaaS) pourraient pâtir à terme de ce retard dans l’aménagement numérique du territoire.
Avec un taux de pénétration de l’internet à très haut débit fixe, en fibre optique, de 8% en France contre 17,5% en moyenne en Europe (34% aux Etats-Unis et 39% au Japon) selon l’Idate, la France accuse un retard inquiétant. Le Gouvernement avait pourtant mis en place un Plan National pour le Très Haut Débit pour atteindre un objectif de couverture du territoire de 100% en 2025, dont n le coût est estimé à 25 milliards d’euros par l’ARCEP. Or, la méthode choisie fondée sur une coopération avec les opérateurs télécoms s’engageant sur des déclarations de déploiement en fonction des zones denses et moins denses semble atteindre ses limites selon les conclusions du rapport Maurey, qui appelle le Gouvernement à prendre 33 mesures correctives pour que les objectifs initiaux de couverture soient remplis. La couche d’infrastructure passive devrait bénéficier de conditions de déploiement en rapport avec sa fonction d’infrastructure essentielle, au lieu de dépendre de la reconstitution progressive de mécanismes de rentes qui ont déjà démontré leur inefficience économique par le passé.
Avec des offres logiciels croissantes en modes Software as a Service (SaaS), principal moteur de la croissance de l’industrie du logiciel, le retard français risque de ralentir la compétitivité des éditeurs, face à une concurrence étrangère qui s’équipe à très grande vitesse (Corée du Sud, Russie, Brésil, Etats-Unis…).
L’AFDEL rappelle que le déploiement de la fibre optique est un enjeu majeur pour la France compte tenu de l’essor indispensable de nouveaux usages grâce au logiciel, du poids de certains acteurs équipementiers, du nombre d’emplois nécessaires au déploiement de la Fibre estimé à 15 000, et du risque de fracture numérique du territoire entre les zones denses et moins denses. Cet enjeu n’a pas échappé aux états-majors politiques qui ont prévu dans leurs programmes numériques pour 2012 des scenarios différents de déploiement de la fibre sur le territoire.
Source : AFDEL