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Les salariés de Bouygues et SFR inquiets face à l’hémorragie d’abonnés vers Free Mobile
Les opérateurs mobiles historiques restent avares d’informations quand il s’agit d’évoquer le nombre d’abonnés perdus depuis l’arrivée de Free Mobile. Interrogé par La Provence, la direction de SFR a indiqué ne pas avoir de chiffres à communiquer, "parce que nous n’avons pas assez de recul" et que «les résultats annuels de Vivendi", la maison mère, "seront publiés le 1er mars". La tendance des derniers jours ne serait pas, selon l’opérateur, à une fuite généralisée de ses 21 millions de clients mais… "Au retour de certains d’entre eux, déçus par Free"
Chez Bouygues, aucun chiffre ne fuite non plus tandis qu’au siège de France Télécom, on indique à La Provence que "ce n’est pas proportionnel aux parts de marché. Free attire des clients jeunes, branchés techno, habitués à passer d’un opérateur à l’autre." France Télécom serait donc moins touchée.
Un salarié de SFR, interrogé par La Provence a été plus loquace. Il avoue que chaque jour, entre SFR et Bouygues, "nous perdons 50 000 numéros sortants". Ces chiffres inquiètent ce salarié : « C’est violent, très violent ce qui se passe en ce moment […] cinq postes de CDD qui ne seront pas renouvelés, les recrutements sont gelés, ainsi que les salaires." Et d’ajouter : "La stratégie de communication de Free a payé. Il a réussi à faire croire aux gens que les opérateurs historiques étaient des voleurs. Alors maintenant, dans les points de vente ou enseignes, les gens sont devenus agressifs envers nous."
Un syndicaliste de SFR confirme le stress de ses collègues, quand il a fallu demander au réseau de faire gratuitement la publicité des nouveaux forfaits sans engagement. "C’était ça où les clients passaient chez Free."
Chez France Télécom, on semble moins inquiet. L’opérateur indique à La Provence qu’il "n’y aura pas de conséquences sur l’emploi à court terme. L’engagement de 10 000 embauches entre 2010 et 2012 sera respecté". Les salaires des commerciaux seraient préservés : "Ce n’est pas en squizzant leurs primes qu’on va les motiver."
Du coté des syndicats de Free, le discours est tout autre. Christophe Scaglia, délégué central CFDT de Free SAS à Marseille, estime que c’est une "bonne nouvelle pour nous les salariés et pour les consommateurs." Il évoque les emplois créés : un millier dans des centres d’appel parisiens.
A Marseille, le centre d’appel de Free, qui compte 400 salariés, pourrait quitter La Joliette pour un siège plus spacieux, à moins de trouver une solution pour caser plus de personnel. Le syndicaliste prévient toutefois que les salaires ne grimperont pas forcement et que "comme l’an dernier, la direction évoquera le montant des investissements à réaliser."
Source : La Provence