Lombardini : « Le coût de production d’une minute de mobile est de 2 centimes d’euro »
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Seul sur les rangs lors du premier appel à candidature en 2007, Free convoite toujours le marché du mobile. Et apparaît aujourd’hui encore comme le candidat le plus crédible. Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad – société mère de Free – répond à nos questions.
Lepoint.fr : En octobre 2007, votre candidature avait été rejetée par l’Arcep au motif que les conditions financières requises par la loi n’étaient pas respectées [Free demandait l’échelonnement du paiement de la licence qui s’élevait alors à 619 millions d’euros, ndlr], qu’est-ce qui a changé depuis ?
Maxime Lombardini : La loi Chatel a retiré la disposition concernant le paiement de la licence, le gouvernement va donc pouvoir fixer une nouvelle redevance. Or, le Conseil d’État a été consulté à ce sujet et il apparaît que ce n’est pas un problème de fixer une redevance différente des précédentes dans la mesure où les conditions du marché ont changé. Surtout, il s’agissait à l’époque d’un unique lot de 15 mégahertz (MHz) alors que l’on parle aujourd’hui de 3 lots de 5 mégahertz, dont un réservé à un nouvel entrant et deux mis en concurrence entre tous les acteurs. Le prix de 619 millions d’euros n’a alors plus de sens.
Lepoint.fr : Justement, 5 MHz ne seraient pas suffisants pour couvrir l’ensemble du territoire national…
M. L. : Bien sûr, nos amis concurrents de l’oligopole du mobile vont nous expliquer que rien n’est possible… Mais laisser penser qu’il y a un problème de couverture lié à un manque de fréquence est un mensonge. En plus des 5 MHz acquis, le nouvel opérateur est assuré de bénéficier de 5 MHz supplémentaires dans une autre bande de fréquence (900 MHz). C’est un engagement pris par les opérateurs existants lorsqu’ils ont signé leur licence. Le nouvel opérateur démarre donc avec 10 mégahertz. Ensuite, rien n’interdit ce 4e opérateur d’être candidat aux deux autres lots mis en concurrence entre tous les acteurs du marché. Enfin, de nouvelles fréquences vont être disponibles à l’avenir : celles utilisées par les militaires et celles du dividende numérique [actuellement utilisées par la télévision hertzienne, ndlr].
Lepoint.fr : Vous promettez de diviser la facture par 2, comment allez-vous vous y
prendre ?
M. L. : Soyons précis pour ne pas être traités de menteurs : nous parlons bien de diviser la facture par deux mais dans le cadre d’un foyer français composé de deux adultes et un enfant, qui aurait 3 forfaits et qui dépenserait environ 2.000 euros par an en téléphonie mobile. Je ne vais pas donner nos recettes mais l’on sait que le réseau n’est pas très coûteux à construire et que les opérateurs existants réalisent une marge importante. Pour exemple, chez Orange, 1 heure de téléphone mobile coûte un peu moins de 30 euros. Or, le coût de production d’une minute de mobile est de 2 centimes d’euro… Si vous multipliez par 60 minutes, cela ne fait pas vraiment 30 euros… S’engager à diviser par deux la facture n’est donc pas une fausse promesse. On a tenu nos engagements dans le domaine du fixe : faire des choses simples, pas chères et innovantes. On compte dupliquer cela au mobile.
Source : LePoint.fr