Apple contraint de retirer les applications de Radio France et France Inter en Chine

Apple contraint de retirer les applications de Radio France et France Inter en Chine

Les applications de Radio France et France Inter rejoignent la liste des applications et des réseaux sociaux déjà interdits en Chine.

Le 20 juin, le groupe public français Radio France a annoncé via l’Agence France-Presse (AFP) qu’Apple allait retirer ses applications Radio France et France Inter de la boutique d’applications chinoise, conformément à une demande des autorités chinoises. Cette action fait partie d’une série de mesures visant à limiter l’accès à des contenus étrangers jugés indésirables par le gouvernement chinois.

Radio France a exprimé son mécontentement face à cette décision, soulignant l’impact négatif sur ses auditeurs en Chine qui perdent un accès simple à des contenus d’information vérifiée. Dans une déclaration à l’AFP, le groupe a regretté que ses auditeurs se trouvent ainsi “sanctionnés”.

Contexte et justifications

Apple, qui s’est toujours montré prudent pour éviter de froisser le gouvernement chinois, a justifié son retrait des applications en expliquant qu’il agissait à la demande de l’administration chinoise du Cyberespace (CAC). Cette dernière a jugé que l’application de Radio France contenait des contenus illégaux en Chine et susceptibles d’influencer l’opinion publique chinoise. Laurent Frisch, directeur du numérique et de la stratégie d’innovation de Radio France, a notamment souligné que le podcast de France Inter sur le président chinois, **”Xi Jinping, le prince rouge”**, pourrait être particulièrement visé par cette mesure.

En avril, Apple avait déjà retiré des applications populaires comme WhatsApp et Threads de sa boutique chinoise, également sur demande du régulateur de l’Internet en Chine. La Chine constitue un marché crucial pour Apple, incitant l’entreprise à se conformer aux exigences locales pour maintenir sa position.

La censure en Chine : un environnement strictement contrôlé

La Chine est connue pour sa stricte surveillance des médias et de l’Internet. Le pays impose une réglementation sévère sur les contenus qui pourraient ternir l’image de l’État ou provoquer des troubles sociaux. De nombreuses plateformes et réseaux sociaux étrangers, tels que Google, YouTube, et X, sont déjà bloqués en Chine. Pour accéder à ces services, les utilisateurs doivent recourir à des outils comme les réseaux privés virtuels (VPN).

Cette stratégie de contrôle de l’information par le gouvernement chinois vise à préserver la stabilité sociale et à empêcher la diffusion de contenus qu’il considère comme subversifs. Le retrait des applications de Radio France s’inscrit donc dans une politique plus large de censure visant à limiter l’influence des contenus étrangers sur le public chinois.

Pour les médias internationaux comme Radio France, cette décision pose des défis considérables. La perte d’accès pour les auditeurs en Chine réduit non seulement leur portée, mais aussi leur capacité à fournir des informations diversifiées et vérifiées dans un environnement médiatique largement contrôlé. Les auditeurs chinois, quant à eux, voient leurs options pour accéder à des perspectives internationales et à des informations fiables encore plus restreintes.

 

Source : AFP

Cet article a été repris sur le site Univers FreeBox